Et si l’avenir de la production audiovisuelle passait par la transparence, la décentralisation et l’intelligence collective ? C’est le pari porté par Patrice Poujol, fondateur de Lumiere, une plateforme de financement tokenisé soutenue par Animoca Brands, BRINC et Rolling Stone. En marge du Festival de Cannes 2025, son projet franchit un cap décisif : Lumiere devient la première brique stratégique d’un écosystème international, cofondé avec Goldfinch (Royaume-Uni) et Digital Genesis Fund (Luxembourg), qui ambitionne de refonder l’industrie du divertissement autour du Web3, de l’IA et du métavers.
Un pionnier de la transparence dans le cinéma
Diplômé de Sciences Po Bordeaux et titulaire du tout premier doctorat mondial sur l’usage de la blockchain dans l’audiovisuel, obtenu à la City University of Hong Kong, Patrice Poujol a toujours cultivé une vision radicalement nouvelle du monde de l’audiovisuelle : transparente, participative, distribuée. Il a complété sa formation par des échanges à l’UCLA et au MIT (MEFTI), avant de devenir chercheur post-doctoral à la Hong Kong Baptist University.
En 2019, il fonde Lumiere, une start-up technologique opérant entre Hong Kong, Singapour et l’Europe, spécialisée dans la tokenisation de projets audiovisuels. La plateforme permet aux investisseurs, qu’ils soient particuliers ou institutionnels, de financer des films via des actifs numériques, tout en assurant une traçabilité des revenus et une immersion dans le processus créatif.
Un partenariat stratégique pour transformer l’écosystème
C’est cette innovation portée par Lumiere qui a séduit Goldfinch, société de production et de financement britannique, et le tout nouveau Digital Genesis Fund, premier fonds européen régulé dédié aux actifs tokenisés.
À Cannes, les trois partenaires ont dévoilé un projet ambitieux : injecter 20 millions de dollars pour structurer une nouvelle génération de studios basés sur quatre piliers technologiques, la tokenisation, l’intelligence artificielle, le métavers et les infrastructures TMT (technologies, médias, télécommunications). Lumiere, en tant que première acquisition du partenariat, devient le socle technologique de cette future infrastructure.
Hendrik Hey (Digital Genesis Fund) ainsi que Phil McKenzie et Justin Deimen (Goldfinch) soulignent l’importance de cette alliance pour « bâtir des écosystèmes résilients, transparents et ouverts aux créateurs, où la finance, la technologie et la narration se rencontrent ».
Studios décentralisés et narration augmentée
Déjà, plusieurs projets phares incarnent cette vision :
- The Squad, un studio de production natif Web3, s’inscrit dans une approche radicalement nouvelle : grâce à sa pipeline propriétaire “GenAI-native”, baptisée enGEN3, il propose un modèle “creator-first” où les auteurs conservent la maîtrise de leurs univers narratifs tout en bénéficiant de financements décentralisés et d’un développement accéléré. L’objectif : générer des propriétés intellectuelles (IP) capables de se déployer simultanément sur plusieurs formats et plateformes.
- MILC.global, fruit de l’expertise de Welt der Wunder TV, propose une plateforme métavers déjà opérationnelle, pensée à la fois pour les professionnels (B2B) et les publics (B2C). Elle agrège des outils de production, de gestion des droits, de monétisation publicitaire et de distribution de contenus, dans un espace immersif et participatif. Le tout repose sur une économie régulée par le MLT (Media Licensing Token), qui assure des transactions sécurisées, intelligentes et décentralisées.
En croisant les forces de Lumiere, de The Squad et de MILC, les partenaires dessinent les contours d’une chaîne de valeur unifiée, à la fois fluide et modulaire. L’expérience spectateur devient alors centrale : plus qu’un simple visionnage, il s’agit d’une interaction prolongée avec les contenus, leurs auteurs, et les univers qu’ils déploient.
Un lancement officiel à Cannes et des ambitions internationales
Le lancement officiel du partenariat a eu lieu lors de l’événement TechCannes Industry au Marché du Film, le 17 mai dernier. Il marque le début d’un calendrier mondial de déploiement avec, en point d’orgue, un Forum d’investissement créatif prévu en Indonésie. Organisé par Goldfinch Indonesia et ses partenaires locaux (Synco, Goshen Prime, Ministère de la Créativité), cet événement accueillera les premières démonstrations concrètes des produits développés par Lumiere et The Squad.
L’alliance bénéficie par ailleurs de collaborations stratégiques avec des partenaires technologiques comme ARCWARE (Allemagne), pour assurer le streaming pixelisé de haute qualité dans les marchés émergents, et développe un cadre de gouvernance spécifique pour coordonner la sélection de projets et la gestion des actifs.
Une vision commune : l’avenir du média sera transparent, distribué et collaboratif
Cette dynamique s’inscrit dans une ambition partagée par Goldfinch et Digital Genesis : rendre le futur du média plus équitable, plus agile, plus participatif. Comme le souligne Hendrick Hey, cofondateur de Digital Genesis : « Le média n’est plus confiné à l’écran. Il réagit, il englobe, il se vit. Nous ne faisons plus que créer du contenu. Nous construisons des mondes.»
De son côté, Patrice Poujol insiste sur l’ampleur du projet : « Nous ne nous contentons pas de financer des films, nous construisons un studio décentralisé de nouvelle génération, propulsé par l’IA, piloté par des contrats intelligents et co-dirigé par des communautés. »
En s’associant à Goldfinch et Digital Genesis, il ne se contente pas de rejoindre un projet ambitieux : il en devient l’un des piliers visionnaires. À travers Lumiere, Patrice Poujol incarne une nouvelle manière de penser la production audiovisuelle : plus collaborative, et fondamentalement tournée vers l’avenir. Sa capacité à fédérer technologies émergentes, finance innovante et engagement communautaire donne au partenariat une dynamique singulière, à la fois humaine et disruptive. Dans un secteur en pleine mutation, son travail dessine les contours d’un studio décentralisé de nouvelle génération, où créateurs, investisseurs et publics participent à égalité à l’émergence des récits de demain. À Cannes, cette vision a trouvé un écho : celui d’un avenir où l’industrie du divertissement se repense comme un bien commun.
