Publié le 9 juillet 2025 - Par admin

Retour sur Unscripted 3.0 à EICAR : deux journées pour penser le flux d’aujourd’hui et de demain

Les 1er et 2 juillet 2025 a eu lieu la première édition d’Unscripted 3.0, un rendez-vous pour les professionnels du flux, de l’innovation et des nouveaux récits audiovisuels. Producteurs, diffuseurs, talents, plateformes et régulateurs se sont retrouvés pour partager constats, perspectives et solutions concrètes autour des mutations profondes que traverse le secteur.

Des marchés en transformation rapide

La première journée a permis d’analyser l’évolution structurelle du marché du flux. Jérôme Caza (SPECT) a rappelé que le secteur pèse aujourd’hui 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, avec un poids majeur pour les groupes historiques comme TF1, M6 et France Télévisions. Pourtant, le financement se fragilise, les prises de décision se concentrent, et la place de l’innovation se restreint. C’est dans ce contexte que des acteurs comme Charles Bariller (RMC Story) défendent un modèle local, agile, et à coûts maîtrisés, s’affirmant comme des outsiders stratégiques.

Le rôle croissant des talents, marques et communautés

Une série de tables rondes ont mis en lumière la reconfiguration des équilibres entre producteurs, créateurs et diffuseurs. Pour Matthieu Viala (Adéquat) et Olivia Assas (Mediawan), les talents incarnants deviennent des éléments différenciateurs majeurs. Leur communauté, leur crédibilité et leur capacité à s’adapter aux nouveaux formats conditionnent la prise de risque.

Dans ce paysage, Gregg Bywalski pour Webedia présente un modèle intégré qui articule création, distribution et monétisation, comme l’illustre le projet Kaizen ou encore la stratégie de format premium adaptés depuis YouTube. Benjamin Ferel, pour Amazon Studios, de son côté, conçoit ses formats comme de véritables marques, avec un objectif clair : faire durer, engager et exporter.

Flux, nostalgie et formats : entre économie et affect

La question de la valeur des IP a été largement abordée. Bruno Henriquet (Warner), Pierre-Marie Gadonneix (BBC Studios) et Anne Cohen-Scali (Satisfaction) ont interrogé l’efficacité des reboots face à un marché saturé. S’il est difficile de lancer des formats inédits, l’appétit du public pour les formats cultes reste intact, à condition d’actualiser les usages : fast TV, digital, plateformes.

Antoine Boilley (ARCOM) a lui rappelé le rôle structurant du flux dans les grilles des chaînes régulées, et l’intégration croissante de ces programmes dans les obligations de diffusion et de financement, y compris pour les nouveaux entrants.

M6, TF1 et Canal+ : des stratégies adaptées à la nouvelle donne

Face à l’accélération des usages numériques, les grandes chaînes historiques redéploient leur stratégie. M6, avec Pierre-Guillaume Ledan, mise sur l’innovation de formats, le renforcement de la marque et l’exploitation de sa plateforme AVOD M6+. TF1, via Julien Degroote, revendique une stratégie offensive de développement de formats originaux (45 en 8 ans), tout en renforçant son offre digitale avec TF1+. Canal+, représenté par Gérald-Brice Viret, continue d’incarner une ligne éditoriale unique, mêlant humour, sport et création originale, avec un accent fort sur l’incarnation et la découverte de talents, comme en témoigne le retour du Jamel Comedy Club ou l’adaptation de Saturday Night Live.

Nouvelles pratiques de production : IA, découpages courts et agilité

Plusieurs interventions ont porté sur l’impact des technologies dans les méthodes de création. Delphine Plantier, Céline Cauderlier et Stéphane Tran ont détaillé les apports concrets de l’IA dans le développement : brainstorming assisté, persona automatisés, formats adaptés aux contraintes algorithmiques.

Gabriel Rygaloff (Hoopercast) et Laurent-Robert Thibierge (Effervescence) ont illustré comment la technologie permet de produire à moindre coût, tandis que Bouchra Rejani (WeMake) continue de viser l’export avec des formats nés localement. Le réalisme budgétaire rencontre ici l’ambition internationale.

Une filière sous tension mais riche de modèles

Enfin, les intervenants ont souligné la pluralité des modèles à l’œuvre. Du leadership assumé de Alexia Laroche Joubert, Banijay France, avec ses marques fortes et ses produits dérivés, aux expérimentations des créateurs indépendants comme Aurélie Lloyd-Talbi, Samuel Diop ou Jean-Baptiste Brumelot, la filière continue de se réinventer.

La table ronde finale, avec M. Poulpe, Arnaud Renard et Antoine Henriquet, a ouvert la discussion sur l’avenir du flux : entre plateforme, réseaux, formats courts et nouveaux publics. Un avenir où la créativité reste la seule constante

Chaque session de cette Masterclass a contribué à une meilleure compréhension des dynamiques actuelles et futures de l’industrie audiovisuelle française

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