Publié le 23 décembre 2025 - Par admin

Retour sur les Rencontres Pro A.R.T.S. #2 : une après-midi exceptionnelle qui confirme la dynamique de la filière cinéma et audiovisuel en Région Sud

La deuxième édition des Rencontres Professionnelles A.R.T.S. a réuni, à Marseille, l’ensemble de la chaîne de valeur du cinéma et de l’audiovisuel pour un après-midi d’échanges d’une intensité rare.
Plus de 150 professionnels en salle, puis plus de 200 participants lors du cocktail à la Belle de Mai, ont répondu présents un record qui témoigne d’une réalité désormais tangible : la filière régionale franchit un cap.

À l’initiative de l’ARTS (Delphine Camolli et Erika Wicke De Haeck), avec l’ensemble des associations professionnelles du territoire A.R.T.S. Association Régionale des Techniciens du Sud-Est, LPA, SudAnim, AARSE, médiaClub Méditerranée, médiaClub, La CinéFabrique et de nombreux partenaires, cette rencontre a confirmé la maturité d’un écosystème, autant que son ambition collective.

Diffuseurs & plateformes : Marseille s’affirme comme un territoire de création

La première table ronde a posé une question centrale : quelle place Marseille et la Région Sud occupent-elles réellement dans les stratégies éditoriales des diffuseurs et plateformes ? Et surtout, que faut-il pour que les projets développés localement deviennent visibles, crédibles et compétitifs au niveau national ?

Un constat partagé s’est rapidement imposé : le territoire connaît une métamorphose profonde. Les écoles se multiplient, la formation s’intensifie de la Réplique à la Cité des Scénaristes, en passant par de nombreux ateliers d’écriture, de jeu et de création et de plus en plus d’auteurs s’installent durablement dans le Sud. Cette dynamique nourrit une ambition forte : faire émerger des projets pensés, développés et portés depuis Marseille, sans attendre que les récits « descendent » depuis Paris.

Les échanges ont toutefois mis en lumière plusieurs freins structurels. Les diffuseurs rappellent l’importance d’une adéquation organique entre récit et territoire : la région ne peut être un simple décor, elle doit être un élément de sens et de dramaturgie. Les conditions de financement constituent également un point de tension, certaines règles de justification pouvant limiter la circulation des projets ou des auteurs, malgré une volonté réelle de soutien. Les producteurs soulignent enfin la difficulté persistante à faire reconnaître la maturité professionnelle du territoire, ainsi que la nécessité de renforcer la post-production locale, alors même que des studios performants existent déjà.

Un enjeu traverse l’ensemble des échanges : la nécessité de structurer un mouvement collectif capable d’inverser la logique centre-périphérie et de faire de Marseille un pôle évident, et non un territoire encore à convaincre.

Financeurs : transparence, pédagogie et construction d’un récit commun

La deuxième table ronde a réuni une configuration rare : l’ensemble des financeurs publics autour de la même table. Région Sud, Métropole, Départements et CNC ont livré un état des lieux clair et pédagogique du financement en 2025, dans un contexte national marqué par une crise profonde du financement public.

Les intervenants ont rappelé la solidité de la politique régionale, structurée autour de deux axes majeurs : le bassin d’emploi, afin de soutenir durablement les techniciens et entreprises locales, et la cohérence entre projet et territoire, tant sur le plan artistique qu’économique. Mais cette politique se heurte aujourd’hui à un effet ciseau : une demande en forte croissance face à des budgets fragilisés, rendant les décisions de plus en plus sélectives.

La question de la pédagogie est alors apparue comme un enjeu central. Les collectivités, même engagées, ne maîtrisent pas toujours la complexité des métiers et des chaînes de valeur. Mieux expliquer ce que fait la filière, comment elle fonctionne et quels sont ses impacts concrets sur le territoire devient indispensable. Le CNC a notamment insisté sur la nécessité de sortir d’une vision parisiano-centrée, de mieux articuler culture, industrie et attractivité, et de produire des indicateurs locaux permettant de documenter l’impact réel du secteur.

Un autre point fort a émergé : la nécessité de construire un discours unifié, lisible et partagé, afin de rendre plus cohérente la multiplicité des dispositifs et de renforcer l’attractivité de la Région Sud.

Intelligence artificielle : préserver l’humain au cœur de la création

La dernière table ronde, consacrée à l’intelligence artificielle, a été unanimement saluée pour la profondeur et la qualité de ses échanges. Loin des discours anxiogènes ou purement technophiles, le débat a abordé l’IA sous un angle artistique, éthique, technique et sociétal.

La réalisatrice Léa Sellam a rappelé un point fondamental : si l’IA transforme la chaîne de valeur, elle touche avant tout le cœur du geste créatif. La question n’est pas seulement ce que l’IA peut faire, mais ce que l’humain doit continuer à faire. Le regard singulier, le « je », l’expérience intime qui traverse une œuvre restent essentiels pour préserver le sens, la culture et l’émotion.

Les échanges ont montré que l’IA est déjà largement utilisée par les techniciens, notamment dans les VFX, le montage ou la préparation des tournages, et que la post-production, déjà profondément transformée ces vingt dernières années, va devenir encore plus centrale. Mais une inquiétude collective a également émergé : que se passera-t-il si nous ne savons plus distinguer une œuvre humaine d’une œuvre générée ? Une question aux conséquences majeures pour l’éducation artistique, la transmission du goût et la notion même d’art. Les intervenants ont appelé à une responsabilité partagée, afin d’accompagner les jeunes générations, de protéger la diversité culturelle et de construire un cadre éthique commun, sans freiner l’innovation. L’intervention de Stéphane Calme a particulièrement marqué les esprits par la clarté et la portée de sa réflexion.

Un temps de convivialité pour prolonger les échanges

La journée s’est conclue dans une ambiance chaleureuse lors du cocktail organisé à la CinéFabrique, à la Belle de Mai, réunissant plus de 200 professionnels. Un moment propice aux rencontres, aux échanges informels et aux connexions, à l’image d’un écosystème régional vivant, ouvert et en pleine effervescence.

Un rendez-vous désormais incontournable pour la filière

En rassemblant l’ensemble des acteurs autour de débats exigeants et concrets, cette deuxième édition des Rencontres Pro A.R.T.S. a confirmé l’importance de créer des espaces de dialogue réguliers pour accompagner la montée en puissance de la filière. Le médiaClub et le médiaClub Méditerranée continueront d’accompagner cette dynamique, avec la volonté de fédérer les professionnels, de faciliter les mises en relation, de mettre en lumière les initiatives locales et de soutenir durablement la place de la Région Sud dans le paysage national du cinéma et de l’audiovisuel.

À très bientôt pour la prochaine édition.

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