Lors du petit-déjeuner débat organisé au théâtre Mogador sur l’intelligence artificielle (IA) et la création scénaristique, des experts de l’audiovisuel et des nouvelles technologies se sont réunis pour discuter des impacts actuels et futurs de l’IA dans ce domaine. L’événement a permis d’aborder des sujets tels que l’évolution des outils d’IA, les avantages et limites pour les scénaristes, ainsi que les défis juridiques que pose cette technologie en pleine expansion.
Le débat s’est articulé autour de 3 intervenants
- David Defendi, CEO de Genario
- Kareen Traboulsi, Productrice – Milla Media
- Laurent Jaoui, Directeur de France Bleu Bourgogne
L’IA, un accélérateur de la créativité scénaristique
David Defendi, fondateur de Genario, a introduit la discussion en présentant cet outil d’IA conçu pour accompagner les créateurs de scénarios. Il a souligné que, bien que l’IA puisse accroître la productivité, elle ne remplace pas la créativité humaine, un point central dans les débats actuels.
Selon David, la rapidité avec laquelle l’IA évolue est vertigineuse. « Nous n’avons parfois même pas le temps de maîtriser un outil que déjà une nouvelle IA apparaît », a-t-il observé.
Un assistant puissant, mais pas un remplaçant du talent
Laurent Jaoui, réalisateur et scénariste, a quant à lui expliqué comment il utilise l’IA pour optimiser certaines étapes de son travail, notamment la vente et la critique des projets. L’IA, selon lui, est un outil précieux pour argumenter et affiner une idée. Cependant, il a mis en garde contre l’idée que la technologie pourrait remplacer le talent : « La technologie permet d’aller plus vite et de gagner en productivité, mais il faut toujours du talent pour créer des œuvres marquantes. »
Kareen Traboulsi, a illustré l’utilisation de l’IA dans un projet personnel en phase de développement. Elle a expliqué comment l’IA l’a aidée à sortir d’un blocage créatif en apportant des suggestions nouvelles. Selon elle, l’IA peut non seulement servir d’assistant, mais aussi jouer un rôle actif dans la co-création.
Des défis juridiques et éthiques
Le débat a également mis en lumière les défis liés à l’utilisation de l’IA dans la création de contenus, notamment les questions de droits d’auteur. L’un des freins principaux à l’adoption généralisée de l’IA reste la question juridique. Genario a d’ailleurs noué un partenariat avec la SACD pour garantir le respect des droits d’auteur, un premier accord de ce type en Europe.
Laurent a également relevé certaines limitations actuelles de l’IA : si elle excelle dans des tâches comme l’analyse ou la synthèse, elle rencontre encore des difficultés à maintenir la cohérence sur le long terme et à traiter des informations complexes, telles que la gestion chronologique des séquences dans un scénario.
Conclusion
Le débat a révélé que l’IA est en pleine mutation et que son intégration dans l’industrie audiovisuelle est inévitable. Néanmoins, les professionnels doivent continuer à se former et à s’adapter pour tirer pleinement parti des nouvelles technologies tout en préservant l’essence même de la création scénaristique. En effet, il a été mentionné que les jeunes scénaristes doivent impérativement apprendre les méthodes.
L’IA ne remplace pas un métier : il est essentiel d’être scénariste et de maîtriser les règles d’écriture. Elle peut stimuler la créativité, mais c’est avant tout l’expérience qui fait la différence