Publié le 29 novembre 2004 - Par Frédéric Guégan

Philippe Alessandri, producteur chez Télé Images KIDS

Philippe Alessandri
Télé Images Kids

Nathalie – Philippe, nous sommes dans ton bureau de la rue Pierre Charon, chez Télé Images. Quand as-tu intégré la structure ?

Philippe – Je travaille ici depuis 1998 et depuis le début pour développer les programmes jeunesse, dans un premier temps sous le label Télé Images Création.
C’est en 2001 que la filiale Télé Images KIDS a été créée, l’appelation KIDS ayant été choisie pour signifier qu’il s’agisssait d’une structure généraliste jeunesse (ne produisant pas que de l’animation).

Nous produisons en effet :

de l’animation. Je citerai notamment « Football de rue » (26 X 26′) pour France 3 ou « CO2 », format court de 2′ pour adultes pour MCM et Canal Jimmy

de la fiction avec notamment « Une fille d’enfer (26 X 26′) diffusé depuis Septembre 2004 tous les samedis matins sur France 2

des documentaires comme « ADI dans l’espace » ou « ADI sous la mer » qui suit 2 personnages qui guident les enfants dans ces univers (2 saisons de 40 X 4′)

du magazine comme KIDS WORLD SPORTS diffusé sur EUREKA du bouquet TPS

Nous avons remporté un SEPT D’OR pour notre production « Jules Verne »} (6 X 50′ ou 12 X 26′), diffusé en France sur France 3

N – A ton arrivée, quelle place occupait l’animation à Télé Images ?

Ph- Rien de régulier n’était produit. Télé Images faisait de l’animation mais de manière ponctuelle, avec des « coups » dans les années 90, sous forme de coproductions financières essentiellement.
On m’a embauché pour créer un vrai département jeunesse.
Dans un 1er temps, j’ai lancé des séries d’animation avant d’élargir aux autres genres jeunesse au moment où les diffuseurs hertziens (France 2 surtout) et les diverses chaînes du câble faisaient évoluer la demande de programmes jeunesse.

N- Aujourd’hui, comment se répartit la production de Télé Images KIDS ?

Ph- Notre chiffre d’affairede 2004, comme en 2003, est d’environ 7,5 Millions d’Euros dont 1/3 hors animation (fiction + documentaire et magazine) sachant qu’on ne peut aller au-delà car les diffuseurs hertziens en clairs ne diffusent que de l’animation, France 2 étant la seule à s’engager sur de la fiction jeunesse.

N- Comment répartis-tu ton temps entre le développement, la recherche de financement, la production elle-même… ?

Ph- De plus en plus, je me concentre sur le développement qui me passionne ! Je préfère engager des auteurs ou directeurs artistiques ou un responsable du développement pour une durée déterminée, en fonction des besoins et perspectives.
J’assiste à beaucoup de réunions avec auteurs, graphistes… tout en me consacrant beaucoup à la recherche de financements.

En France, mes sources sont le compte de soutien du CNC, les diffuseurs français, les éditeurs vidéo, les agents de droits dérivés, les éditeurs musicaux…

Pour les coproducteurs étrangers, la situation a évolué. Ainsi en 1998, nos interlocuteurs étaient les seuls co-producteurs. Aujourd’hui, nous avons un contact direct avec les diffuseurs étrangers.

Par exemple, pour « Une fille d’enfer », nous souhaitions produire une suite en anglais. J’ai donc proposé le projet à la chaîne YTV avant même de m’engager avec un producteur canadien.
Pour « Adibou » (France 5), je suis allé vers Télé Québec avant d’approcher le producteur.
Schéma similaire pour « Foot de rue » : Je me suis tournée en direct vers la RAI avant d’approcher le coproducteur italien.

Aujourd’hui, je délaisse plus le suivi de production quotidien, faute de temps. Je travaille avec un producteur exécutif sur chaque série.

Pour vous donner une idée, en 2003-2004, nous avons eu 10/12 séries en production en même temps, de l’écriture à la post-production.

N – Des projets en long-métrage ?

Ph- Oui, nous avons acquis les droits de « Emilie Jolie » en animation. Nous avons commencé le travail de développement avec Philippe Chatel.

N- Vous faites appel aux studios d’animation à Hong-Kong ?

Ph- Oui, nous sous-traitons à des studios en Chine.

N- As-tu des programmes favoris ?

Ph- « CO2 » qui n’a été financé qu’avec le câble (Canal Jimmy et MCM), ce qui a permis une nature de collaboration non interventionniste très agréable et très productive. Cette série de 26 X 2′ a généré de très bons retours dès le début… et on repart en production avec 39 nouveaux épisodes car MCM est ravi !

N- Comment travaille-tu avec votre distributeur ?

Ph – Toutes nos productions sont distribuées par Télé Images International.
On se voit 4 fois par an, avant et après les marchés, pour élaborer les stratégies marketing en amont et réagir après visionnage des acheteurs après.
Nos ventes se trouvent optimisées du fait ce cette synergie.

N- Commet est organisé ton service ?

Ph- Télé Images KIDS est une société indépendante bien que nous bénéficions de services communs avec le groupe (direction financière, compta, service juridique). KIDS, c’est mon assistante et moi-même et des producteurs exécutifs.

Certains auteurs nous sont fidèles depuis le début, comme certaines directeurs littéraires qui sont parfois également des auteurs.

N- Et ton parcours avant Télé Images ?

Ph – Après le DESS (promo 1992), j’ai été intermittent en commençant comme assistant de production chez SABAN. Puis, j’ai occupé des postes de direction de production chez MARATHON puis les Films du Triangle (producteur de séries et du long-métrage « Le château des singes »).

Sinon, j’ai crée le Conservatoire Européen d’Ecriture Audiovisuel avec Alban Sauvanet et Baudouin Taslé d’Héliand (Promo 1992).
Je suis toujours, depuis sa création en 1996, au Conseil d’administration.
Aujourd’hui, le conservatoire, crée au début avec le label de Paris I est présidé par Albert Mathieu.

Parallèlement à mes activités, j’ai créé en 1997 une société pour développer des longs-métrages d’animation. Le 1er film qui est sorti en 2003 s’intitule « Les enfants de la pluie »distribué par MK2.
Le 2nd en production, « La reine du soleil » est une adaptation d’un roman de Christian Jacques. Nous le produisons avec France 3, REZO FILMS et Canal +.

C’est mon associé (à 50%) qui assume la fonction de producteur délégué mais je suis très présent dans le développement et la recherche de financement.

N- Que penses-tu de la situation de l’animation aujourd’hui sur le marché français ?

Ph- Elle est plutôt meilleure ! En effet, le socle de son financement s’est solidifié et ce à 3 niveaux :

Les diffuseurs sont incités à investir d’avantage

(-} Le compte de soutien a été dopé pour l’animation

(-} Le crédit d’impôt va se mettre en place

Sur le marché international, nous avons traversé une crise importante en 2000-2004. Aujourd’hui, nous revenons à l’équilibre.

De plus, l’animation française a acquis ses lettres de noblesse. C’est LE genre sur lequel la production française est la plus légitime. L’animation constitue 1/3 des volumes produits en France mais 50% des exportations ! Le fait d’être exposé à ce point au marché international nous pousse à être compétitifs.

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